Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Polésie.

1 juin 2009

Un enfant au cerceau qui voit sa mère

Un enfant au cerceau qui voit sa mère confuse,
Dérober, pour le soir, six cailloux au chemin.
Ils les mastiqueront, tout honteux de leur ruse,
A l'entour de la table, oppressés par la faim.

Quand un homme à chapeau sonne de bon matin,
La mère ôte sa robe, et la pudeur dérobe,
Au client son barreau, à la putain son job,
Et tous deux se font face et se donnent la main.

Le banquier: "Je t'aime" et pareil dit la pute,
Tandis que l'enfant gai joue de sa folle flûte,
En tapant ses sabots et astiquant ses cornes.

"Ma maman se marie!" confiait-il aux cailloux,
Qui lui répondaient bien, dans leur silence morne,
Qu'il n'en était rien, que la faim le rendait fou.

Publicité
Publicité
20 mars 2009

Mon crâne était un lac où sommeillaient les

Mon crâne était un lac où sommeillaient les anges,
Aux sons des Naïades, de leurs doux clapotis.
Aujourd'hui des roseaux s'y tordent dans la fange,
Mon crâne est un caveau que la fraîcheur a fui.

Dans le champ aride et stérile de mon âme,
Des prêtres exaltés tapent des rythmes purs
D'ivresse. La lueur de mon cœur, comme infâme,
Supplie que cela cesse, d'un silencieux murmure.

Des séraphins prostrés gémissent sous un ciel,
Morne, et
Pleurent qu'au premier jour je ne fus, sous mon fiel,
Mort-né.
20 septembre 2008

Ainsi battu aux flancs par l'Angoisse

Ainsi battu aux flancs par l'Angoisse bestiale,
L'esprit, de son cachot, fait résonner ses liens,
Dont les ferailleux chocs contusionnent chacun,
L'Homme paralysé espérant le létal.

A ses yeux effrayés se déploie en furie
Son désert étouffant surpeuplé de fantômes,
Indistincts mais brutaux, sans patrie ni idiome,
Dans lequel il suffoque et bientôt s'amoindrit.

Et de son désespoir recueillant les écumes,
Le Seul boit tout-à-coup sa coupe d'Amertume,
Il brise tous les ponts des possibles dialogues,

Tuant net toute Angoisse et flétrissant sa vie,
Il se provoque à vide et se tue à l'envie,
Quand esseulé, altier, son coeur souhaite la drogue.

29 août 2008

Redit. (3 erreurs - v7, v11, v 14)

Votre fange me plait jusqu'à l'écœurement,
Car en ma main puissante elle devient malléable,
Et vos aspirations d'avortons insolents,
Deviennent chez moi des bijoux véritables!

Ma semelle est de plomb et mon regard d'ivoire,
Mon cerveau fait d'osier contient toute pensée,
Je suis l'original dont vous êtes les miroirs
Obscurs et trop inquiets de mon pâle reflet!

Mon destin ici-bas sonne de prostituer
Les trop nombreux hérauts de vos médiocrités,
Sur les trottoirs géants de mes folles ambitions!

Puis riant de leur chute, à ces tièdes esclaves,
Je les déposerai de ma main dans l'enclave,
Où mes haines et bontés font une grave fusion!

4 mars 2008

Les anticipations exquises de la peine,Qui

Les anticipations exquises de la peine,
Qui corrompent la joie et annoncent les pleurs,
Voici l'acide sceau qu'appose le Seigneur,
Sur ces êtres maudits dont il garde l'Eden.

"Mon ego infini sera ton seul domaine,
Tes mouvements riront, et d'un rire d'envie,
Te prenant dans mes bras, nous fuirons par la plaine,
La Nature soumise, éclatante d'ennui!

Et, tu sais, nulle issue: nos fronts tous deux marqués,
Tomberont sur nos yeux. Au loin les amers gouffres,
Et l'appel de leurs voix, et leurs souffles salés,

Nous exhorte à tomber en leur profond abysse."
IL FAUT UNE FIN, IL FAUT UNE FIN, IL FAUT
IL FAUT UNE FIN, IL FAUT UNE FIN, IL FAUT

Publicité
Publicité
Publicité